Le carnet de voyage d'un photographe du dimanche

Deux ou trois choses que je sais d'elles.

 du 11 septembre au 20 septembre 2011 ouverture de 12h à 20h

Lyon

Il y a le souvenir des usines, de la sortie des ouvriers de Paris rhône, de Lenzbourg, de Calor. Les odeurs d'huile chaude des chaines d'assemblage mêlées à celle de la confiture. Il y a le souvenir des petits cafés aux tables de bois blond avec les hommes en bleu de chauffe, attablés devant le pot de vin. Et puis un lendemain de 1968 une lente disparition de ce que l'on appelait "la classe ouvrière" Nos parents avaient conquis de haute lutte notre entrée dans la société de consommation.

Je suis né là, et je reste encore avec ces souvenirs diffus.

Lyon/Marseille

Un vrai choc, cette ville! On dit: si tu vas à Marseille tu devras passer au moins une semaine, sinon tu repartiras avec la nausée. Cette ville est agitée, incroyablement agitée. Nuit et jour. Cette ville est le lieu de tous les visages. Rebelle, aucune tentative de reconstruction n'a vraiment réussi à ce jour. Peu de temps après mon arrivée j'ai repris la photographie, pratique abandonnée depuis pas mal d'années.

 La collecte des images à duré 5 ans. Une incroyable collection de bribes de vie, d'architectures dégradées, d'objets et d'ordures, toutes choses banales. J'ai assemblé ces images, parfois n'ayant pas de relation entre elles, apparemment. Peu à peu j'ai découvert que leur association prenais un vrai sens.

 L'expérience aidant, cette pratique de mise en relation devint plus précise et plus pertinente.

 Chacune de ces histoires en images est conçue en panoramique, non pas pour donner une "vue large et formelle" mais pour donner à voir le temps, la simultanéité d'événements, de personnes, de lieux.

  J'ai publié ces images sur mon site internet en 2004/2005, elles sont toujours visibles.

Marseille/Lyon

De retour dans ma ville, bien propre! 12 ans de voyages loin d'ici. Lyon à vraiment changé. Finies les émotions de Massilia. Ici, tout est bien difficile à saisir, mais les apparences cachent souvent une vie sociale riche, pas toujours perceptible. Lyon serait, malgré une profonde mutation, toujours une ville d'alcôves ? Je recommence donc à capter des images, à collectionner des sensations. J'ai l'impréssion que les choses doivent se trouver avec patience, rien n'éclate si facilement. Ici, dérrière les maisons, ce sont les gens qui existent contrairement à Marseille où l'on est absorbé par la cité qui dévore même les plus forts.

Mon projet donc: saisir en images ma ville et montrer quelques moments passés avec des gens lors de ce voyage extraordinaire que chacun de nous parcourt dans sa vie. 

Ici, à Lyon

En 2012 le résultat de ce travail pourrait se montrer dans des cafés car c'est là que j'ai commencé mes prises de vues, c'est aussi le lieu de mes rencontres.

Je pense devoir donner ce regard à ceux que je côtoie chaque matin.

Jacques Bonnot Avril 2011